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Projets en création

Il s’agit, à un tournant de son parcours professionnel, ou avant le départ en retraite, de se donner les moyens d’éclairer ses acquis (personnels, professionnels), de faire (ré)émerger ses désirs pour révéler un ou des projets à élaborer afin d’anticiper et/ou d’accompagner le changement que représente cette nouvelle étape de la vie.

Cette démarche se caractérise par un accompagnement spécifique et une inscription dans la durée, associée à une formation. Elle s'effectue soit en préambule à une démarche intensive de reconversion, soit en accompagnement, en partenariat avec entreprises, associations, et autre groupes institutionnels.

Le déroulé du parcours dépendra d’une première analyse des besoins et d’une définition en groupe du cadre à suivre.

Pour permettre à l’individu de se projeter vers cet avenir où son rôle d’acteur prédomine, l'atelier-formation s’effectuera à différents niveaux, avec pour principal référence de travail la maïeutique. Certaines étapes seront parcourues comme l’exploration de son rapport au savoir et/ou au travail à travers les récits de vie ; un travail sur l’écoute, la créativité ; l’élaboration d’un projet, d’un journal de bord ; un atelier d’écriture et/ou de lecture au sein d'un groupe de dix personnes environ.

En fin de parcours, selon l’analyse des besoins, le groupe peut construire son programme selon un cadre préétabli. Il est possible aussi d’envisager un travail plus approfondi et personnel (avec toujours toutefois des travaux en groupe autour de séminaires et d’ateliers réguliers) donnant lieu à un accompagnement individuel avec un pédagogue sur l’autobiographie raisonnée, outil permettant de faire jaillir des points clés, des thèmes majeurs, émergence d’un projet futur.

Cet atelier-formation proposé dans le cadre de l’entreprise pour les projets de pré-retraite est aussi un atelier envisageable pour toute personne engagée dans un travail de reconversion professionnelle.

Les sens en projets

Pour qui s’interroge sur cet avenir qu’il n’ose plus appeler, il est un préalable à honorer, tenter une observation lucide de cette étape.

Pour qui entre en retraite, plusieurs facteurs de changement extérieurs se mettent immédiatement en place : plus de contrainte horaire liée au travail, et parallèlement plus de relations sociales liées à cette activité ; un budget réduit. Un gain de temps d’une part, une perte d’un certain type de relations d’autre part, plus une modification des relations familiales (plus de temps pour les petits-enfants, pour le conjoint, ce qui ne signifie pas pour autant plus de disponibilité).

La question de la retraite pose, entre autres, celle de la relation de la personne et du travail : l’objet que la personne investissait dans son travail est-il pour autant perdu ? Sa capacité à s’investir dans un ou plusieurs projets aussi ? Comment préparer cet avenir quand rien ou presque n’est organisé, quand il revient à l’individu seul de la préparer, qu’il se retrouve entièrement responsable de ce temps après une existence réglée par les institutions qui encadrent notre vie sociale depuis notre plus jeune âge (école, famille, employeur) ?

Malgré des évolutions notables dues aux prises de conscience de certains professionnels, on peut encore dire que dans un monde où chaque génération, telle une caste, est mise à l’écart de l’autre par des lieux et des temps d’activités propres à chacune, avec ce temps ternaire (enfance, adulte, vieillard) qui est symbolisé et validé par un mythe étudié dès le plus jeune âge (l’énigme du Sphynx), la place de l’être intergénérationnel, interculturel est à créer.

Que ce soit du point de vue de la personne qui part avec tout son savoir-faire, ses acquis souvent non validés de l’expérience, ou pour l’entreprise qui voit partir une richesse inexplorée de savoirs informels, chaque partenaire peut être intéressé à plus d’un titre par ce travail qui permet à la fois à la personne de faire un bilan et un projet mais aussi de transmettre une partie de son savoir utilisé dans l’entreprise grâce à des productions qu’il peut ou non, selon son désir, mettre à profit.

Il s’agit donc d’une formation d’accompagnement au changement, puisque changement il y a, mais dans une optique non de conformité à un modèle préétabli mais de réalisation de projet, individuel et/ou collectif.