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Vies à Vies

Le « Il était une fois… » de notre enfance ouvrait la porte à tous les possibles. L’atelier du Récit vous invite à retrouver ces pages, à les tourner, à les écrire ou simplement les raconter, à les lire et à nous faire partager ces aventures porteuses de sens qui font la trame de votre existence.Partons ensemble à la découverte de ce monde de sensations, de souvenirs, de joies, de peines, explorons ces savoir-faire si précieux, ces ambitions d’un jour, ces rêves partagés, ou ces amours ensevelies… pour tracer les contours de cette carte ainsi révélée, quitte à inventer de nouveaux rivages…

Etapes

Dans un premier temps, chacun offrira une lecture de son choix (poème, conte, proverbe, article…) au groupe.

Puis, une proposition d’écriture ludique ouvrira un premier voyage dans l’écrit. Ce premier jet sera donné à lire en partage.

Enfin, tels le Petit Poucet et ses cailloux, nous cheminerons à la recherche d’événements, traces, souvenirs, qui font écho en nous, et chacun apprivoisera ainsi sa mémoire dans un second écrit. .

Prolongements

Au-delà de ces rendez-vous en groupe, chacun pourra découvrir à son rythme vers quelle production il a plaisir à s’engager au quotidien : journal, mémoires, lettres… ou recueil de poésies ?

Un accompagnement personnalisé est envisageable avec l’animatrice de l’atelier pour la rédaction de ces « bios », dans une quête empruntant une direction proposée par l’oracle de Delphes : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ».

A une étape de l’atelier, nous imaginerons une mise en page pour relier ces récits de vie dans un ouvrage, hommage que l’on se fait à soi ou à offrir en partage à ses proches.

La conception de la mise en page de ce recueil peut se faire en collaboration avec l’animatrice ou avec une graphiste professionnelle.

Des séances de formations spécifiques sont à définir avec les participants : il s’agit de faire intervenir un expert dans un domaine particulier, l’écoute, le récit de vie, la photographie, l’écriture, la mise en scène, la généalogie, etc.

Cette ouverture sur différents domaines permet de nourrir et la réflexion et la création.

Les sens d'une histoire

« En Afrique quand un vieillard meurt c’est une bibliothèque qui brûle », déclarait Amadou Hampaté Ba. Faire nôtre cette représentation c’est tenter d’éclairer comment chaque vie, si l’on fait émerger ce qu’elle a de singulier, mais aussi d’universel, peut nous guider collectivement.

Les solidarités intergénérationnelles ont fait place à une société où les âges délimitent des parcours de vie étanches qui signifient pour beaucoup de personnes âgées une retraite au sens de mise en retrait.

Or toute vie, même la plus anonyme, et s’il était besoin l’histoire, la philosophie, les contes nous le rappellent, est porteuse de richesses, par la multiplicité de ses rencontres, de ses savoirs, de ses acquis, cette fameuse « bibliothèque » à sauver des flammes…

Il semble essentiel pour tout individu, et pour toute société d’être le plus lucide possible à cet égard et que ce temps de retraite devienne un temps relais, et non pas seulement bilan, où la réalisation de l’un, exprimée, relatée, par le fil ténu de la parole retranscrite (ou, mieux, de l’écrit) vienne guider les pas des compagnons, enfants, héritier de ces êtres qui se retirent d’une vie dite active. Ainsi serait recréée une place de l’Ancien dans sa société.

Ce récit, par le travail sur soi qu’il représente, par cet « accouchement », peut apporter une aide à valeur thérapeutique. La formulation permet une conscientisation, une distanciation.La parole est accueillie, «transbordée», translatée en texte. Et la dimension de l’acte est démultipliée par ce transfert puisqu’il devient pluriel : écoute, action, trace en tant qu’acte de mémoire, message aux vivants, et, au-delà, retrouvailles avec ce qui nous fonde. Il s’agit de relier cette démarche à celle que notre imaginaire projette sur les bios socratiques, réponses possibles au précepte de l’oracle de Delphes : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux ».

Ecrire permet au-delà de l’expression, déjà salvatrice en soi, une construction (qui se concrétise d’autant plus qu’il est proposé, selon le désir de la personne, une « mise en scène » des écrits réalisés par un choix de leur mise en page sous forme d’ouvrage), un relais matérialisé, un cadeau à soi et aux autres. En ce sens, cette pratique se rapproche de l’art thérapie tel que défini par Jean-Pierre Klein « L’art-thérapie inscrit l’expression dans un processus qui fait évoluer la forme créée. L’expression soulage mais la création, et la création suivie, transforme ».